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« Elle
se réveille ! »
« Enfin ? »
(une odeur de tabac consumé me pique les lèvres, entrouvertes ;
je crois qu'il s'en échappe un cri mais seul le silence s'en
évapore)
« Oui, elle s'agite. »
(une branche de l'arbre encercle mon poignet, puis une autre
emprisonne ma taille)
« J'arrive ! »
(des spasmes convulsent mon corps, l'arbre me retient prisonnière
entre ses racines ou ses branches comme des ronces, des épines
s'enfoncent dans ma peau)
« Du calme, du calme ! »
(un parfum vanillé effleure mes narines et ma joue aussi)
« Il faut ouvrir les yeux, maintenant, Lauren. »
(une lumière orangée s'immisce entre mes paupières à peine
écloses. Mes cils tremblent — de froid ? Non, la température
est douce ; de peur ? Peut-être. L'arbre — l'arbre a des
bras, des mains et des ongles ; il m'enserre mais sa voix est
douce, tantôt féminine, tantôt masculine, tantôt à gauche, tantôt à droite, grave, mais douce)
« N'aie pas peur, nous sommes là pour t'aider »
(et cette voix a des cheveux qui glissent dans mon cou alors que
sa main libère mon bras et éponge mon front)
« Allez, un peu de courage, Lauren, on ouvre les yeux »
(celle-ci fume, tousse puis s'éclaircit sur mon prénom, mon
prénom, comment le connaissent-il ? Mais où suis-je donc ?)
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